Les
maladies cardio-vasculaires
LE
FLUTTER DE LOREILLETTE
Définition,
Symptomes
Comment
établir le diagnostic?
Les
causes
Les
complications
Traitement,
Surveillance
LE
TRAITEMENT
Le traitement du flutter auriculaire
a trois objectifs : ralentir la fréquence cardiaque, prévenir
les complications et en particulier la survenue dun caillot dans
loreillette, permettre au cur de retrouver un rythme normal
et enfin administrer un traitement qui maintient le cur à
un rythme normal.
Sa prise en charge est effectuée
en milieu médicalisé.
Bien sur, le traitement de
la cause ne doit pas être oublié.
1 - Le ralentissement du
cur
Il sera réalisé
par ladministration par voie intra-veineuse ou orale, de médicaments
appartenant à la famille des digitaliques ou de lamiodarone.
2 - la prévention
de la formation du caillot dans loreillette
Au départ, un traitement
anticoagulant doit être entrepris à laide dhéparine
injectée par voie sous-cutanée.
Puis, un traitement anti-coagulant
pouvant être pris par la bouche, appartenant à la famille
des anti-vitamine K, sera prescrit.
Le contrôle de lefficacité
de ce traitement est réalisé par des prises de sang permettant
de doser le taux de temps de prothrombine (TP) et dINR. Pour que
le traitement soit efficace, lINR doit être compris entre
2 et 3,5, ou le TP doit être compris entre 25 et 40%. Un traitement anticoagulant de type « AVK » peut être facilement et rapidement neutralisé, en cas de nécessité, par l’administration de vitamine K par voie intra-veineuse.
La prescription d’un traitement anti-coagulant de la famille des « nouveaux anti-coagulants », administré par voie orale à dose fixe, peut également être envisagé. L’avantage de ces traitements anticoagulants est qu’ils ne nécessitent pas de surveillance biologique régulière de leur efficacité anticoagulante (donc pas de TP/INR). Leur principal inconvénient est représenté par l’absence de traitement antidote, qui auraient permis de neutraliser leur effet en cas de saignement (lors d’un accident par exemple). Ces médicaments sont administrés en 2 prises quotidiennes et leur efficacité anti-coagulante est maintenue durant 12 heures au minimum.
Parfois, lorsque le risque
du traitement anticoagulant est supérieur au bénéfice,
labstention est la règle et de laspirine peut alors
être prescrite, bien que son rôle ne soit pas évident.
3 - Restaurer un rythme
normal
La réduction du flutter
auriculaire pourra seffectuer de trois manières :
par ladministration de médicaments, par un choc électrique
externe ou par réalisation d'une ablation.
La réduction médicamenteuse
ou électrique est d'autant plus facile que le flutter
auriculaire est récent. Sauf en cas de flutter auriculaire
très récent
et après la réalisation dune échographie du
cur par voie trans-oesophagienne pour sassurer quil
ny a pas de caillot dans loreillette, il ne faut jamais
tenter de réduction avant d'avoir obtenu une anticoagulation
efficace.
- Les médicaments
L'amiodarone est prescrite
en dose de charge de 6 à 10 comprimés en une prise orale,
ou peut être administrée par voie intra-veineuse. Il faut
savoir que le choc électrique externe est plus efficace sous amiodarone ;
La flécainide par voie
intra-veineuse peut également être utilisée.
- Le choc électrique
externe
Le choc électrique
externe est le plus souvent efficace. Les conditions suivantes doivent être
respectées: lanesthésie
générale est brève, inférieure à 5
minutes, les médicaments digitaliques doivent être arrêtés
depuis
plus de 48 heures, et lanticoagulation doit être efficace.
Lintensité dun
choc est généralement de 100 ou 200 joules. L'inefficacité
indique un second choc plus intense au cours de la même séance.
Des appareils récents en mode biphasique permettent de réduire
un flutter avec des intensités beaucoup plus faibles. Une inefficacité secondaire
doit faire interrompre la séance.
Les facteurs prédictifs
d'échec sont:
- Une maladie de cur
évoluée
- Une dilatation de loreillette
- Une récidive après de nombreux choc électrique
- Un intervalle court entre le choc précédent et la rechute.
- L'ablation par radiofréquence
Une
technique moderne d'ablation par radiofréquence peut également être
réalisée dans des centres disposant de cette technique.
Le cheminement de l'arythmie dans l'oreillette sera dans un premier temps
perçu à l'aide
d'une sonde introduite dans le cœur droit. Une sonde d'ablation
par radiofréquence
sera alors placée dans les cavités droites du cœur
entre l'oreillette et le ventricule, au niveau d'une région qui
s'appelle l'anneau cavo-tricuspidien.
En réalité,
cette arythmie est fréquemment
due à une désorganisation
du circuit électrique dans la partie droite du cœur et
genèse
d'un circuit électrique circulant dans l'oreillette droite et
passant entre la valve tricuspidien et le l'abouchement de la veine cave
inférieure
dans l'oreillette droite.
Un tir
par radiofréquence
au niveau de cette zone permet d'interrompre ce circuit électrique
est donc, en quelque sorte, de casser l'arythmie. Un seul tir
peut suffire mais fréquemment le cardiologue doit en
réaliser une série afin de venir à bout
du flutter. En fin de procédure, il procédera à des
stimulations dans le cœur visant à rechercher des critères
d'efficacité de
l'ablation par radiofréquence et la difficulté à pouvoir
déclencher un flutter auriculaire.
Cette technique est à présent parfaitement maîtrisé et
se fait dans de très nombreux centres en France ou à l'étranger.
En théorie, cette technique à elle seule permet de traiter
le flutter auriculaire, mais en pratique un traitement anti-arythmique
est souvent associé à cette technique de manière à maintenir
un rythme normal (sinusal) au long cours.
Le flutter auriculaire lent,
bien tolérée et survenant chez un sujet âgé
sans maladie cardiaque, n'est pas une indication de réduction
par choc électrique mais peut constituer une parfaite indication
pour la réalisation d'une ablation par radiofréquence.
Les sujets atteints d'une pathologie de la valve mitrale opérée peuvent bénéficier
d'un choc
électrique. Les médecins conviennent que seulement 5 séances
de chocs peuvent être proposées.
4 - Maintenir le cur
à un rythme normal
De très nombreux médicaments
permettent au cur de rester à un rythme normal. Ces médicaments
sont administrés sous forme de comprimés, dont la posologie
est de 2 à 3 par jour.
LA
SURVEILLANCE
Elle repose tout d'abord sur
celle des thérapeutiques instituées.
Le Holter ne doit montrer
aucun passage en flutter auriculaire et il ne doit pas y avoir d'extrasystoles
auriculaires. Le patient doit être stable depuis plus de 3 mois,
et le flutter auriculaire devait être récent et facilement
réduite pour pouvoir arrêter les anticoagulants. Dans les
autres cas, ils sont poursuivis à vie.
La décision liée à la poursuite du traitement anticoagulant est principalement liée à l’établissement d’un « score » qui évalue le risque embolique.
- Technique d’évaluation du risque de survenue d’un embol à point de départ cardiaque.
Le score de CHADS, développé en 2001, ne s’applique pas s’il existe une anomalie au niveau de la valve mitrale (insuffisance mitrale ou rétrécissement mitral). La présence d’un paramètre est affecté à un nombre de points, alors que l’absence est comptabilisé par un 0.
Lettre |
Signification |
Points |
C |
Existence d’une insuffisance cardiaque (C pour « Congestive heart failure » |
1 |
H |
Existence d’une Hypertension artérielle |
1 |
A |
Présence d’un Age > 75 ans |
1 |
D |
Présence d’un Diabète |
1 |
S |
Antécédent d’accident vasculaire cérébral (S pour « Stroke ») |
2 |
Le score de CHADS est constitué par le total des points. Le tableau suivant donne la conduite à tenir au niveau de la prescription du traitement anti-coagulant par rapport au nombre de points obtenus :
Nombre de points obtenus |
Risque embolique et conduite à tenir |
0 |
Faible risque embolique. Pas de traitement anticoagulant. |
1 |
Risque embolique intermédiaire. Traitement anticoagulant discutable. |
2 ou plus |
Risque embolique non négligeable. Traitement anticoagulant recommandé, selon les cas. |
L’administration du traitement anticoagulant est laissé à l’appréciation du médecin, qui évaluera également le risque hémorragique sous traitement anticoagulant.
- Technique d’évaluation du risque hémorragique sous traitement anti-coagulant et anti-aggrégant.
Le tableau suivant représente les différents paramètres à considérer pour l’évaluation du risque hémorragique :
Caractéristiques cliniques |
Points |
Hypertension artérielle |
1 |
Dysfonction rénale ou hépatique |
1 pour chacun |
AVC |
1 |
Saignement |
1 |
INR labile |
1 |
Age > 65 ans |
1 |
Alcool ou médicaments |
1 pour chacun |
Un score > 3 signifie un « haut risque » de saignement sous traitement anti-coagulant par anti-vitamine K qui incite donc le médecin à la prudence et une surveillance régulière suite à l’introduction d’un traitement anticoagulant (ou anti-thrombotique).
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