Les
maladies cardio-vasculaires
LINSUFFISANCE
AORTIQUE
Définition
Quelques
explications
Les
symptomes
Comment
réaliser le diagnostic? Les complications
Les
causes
Evolution
Traitement,
Conclusion
COMMENT
REALISER LE DIAGNOSTIC ?
1 - A laide de lexamen
clinique réalisé par le médecin
Le médecin va en effet
mettre en évidence lexistence dun souffle du cur,
caractéristique dun souffle dinsuffisance aortique.
- Il sagit dun
souffle durant toute la diastole (lorsque le cur se relâche
pour se remplir) et d'intensité progressivement décroissante.
- Il est maximal le long du
sternum, plus rarement au foyer aortique. L'intensité n'est pas
toujours proportionnelle à l'importance de l'insuffisance aortique.
- c'est un souffle de tonalité
aiguë, mieux perçu avec la membrane du stéthoscope,
de timbre doux, aspiratif. Les insuffisances aortiques minimes sont difficiles
à percevoir. La position assise ou debout, thorax penché
en avant en expiration forcée, sensibilise la recherche.
Les signes artériels
périphériques sont eux proportionnels à l'intensité
de l'insuffisance aortique:
- l'élargissement de
la tension artérielle différentielle par diminution de la
tension artérielle diastolique (minimale) ;
- l'hyperpulsatilité
artérielle avec pouls amples, bondissants. Elles sont visibles
au niveau des carotides, de la tête (signe de Musset), des ongles
(pouls capillaire), palpable au niveau des masses musculaires (signe de
la manchette), audible au niveau des artères fémorales (double
souffle crural de Duroziez).
2 - Le cardiologue réalise
également un électrocardiogramme
Il peut être constaté
les conséquences dune insuffisance aortique, mais cet examen
ne fait absolument pas le diagnostic dinsuffisance aortique. Une
hypertrophie du muscle du cur peut être observée.
3 - La radiographie pulmonaire
est également réalisée
Les signes à rechercher
par le médecin sont l'hypertrophie du cur.
L'aspect de l'aorte varie
selon la cause. C'est ainsi que le médecin retrouve une dilatation
parfois importante de sa partie initiale. L'existence de calcifications
de sa paroi oriente vers une maladie de Takayashu ou une aortite
due à
la syphilis.
4- Léchographie-doppler
du cur : examen fondamental
a- Les signes échographiques,
sur le muscle cardiaque,
de linsuffisance aortique
L'estimation de la dilatation
ou de lhypertrophie du cur (ventricule gauche) est mesurée
par les diamètres télésystolique et télédiastolique
(diamètre télésystolique du ventricule gauche
et diamètre télédiastolique du ventricule
gauche): elle est proportionnelle à l'importance de l'insuffisance
aortique. Lorsque le diamètre télé-systolique
du ventricule gauche dépasse 45 mm alors l'indication opératoire
devient quasiment formelle.
b- La quantification de l'insuffisance
aortique par le doppler
Le doppler continu permet
de mesurer l'importance de l'insuffisance aortique en mesurant le temps
de ½ pression
correspondant à la
pente de décélération de la fuite aortique passant
de l'aorte vers le ventricule gauche (paramètre de moins en moins considéré pour la mesure de l’évaluation de l’importance de la fuite).
c- L'évaluation de la
fonction du ventricule gauche
Le médecin peut également évaluer
la capacité de contraction du ventricule gauche, qui est un élément
primordial en cas dinsuffisance aortique.
5 - L'échographie
cardiaque trans-oesophagienne
Léchographie du
cur est alors réalisée au travers de lsophage.
La sonde déchographie
est introduite dans la bouche et avalée. Cet examen est généralement
peu douloureux, mais il est pénible. Des médicaments
contre le stress sont administrés avant la réalisation
de lexamen,
et une anesthésie locale est pratiquée. Sa durée
est de 5 à 15 minutes
mais peut durer plus longtemps.
Léchographie
cardiaque trans-oesophagienne permet une analyse fine des anomalies et
des mécanismes de linsuffisance aortique.
Le doppler couleur montre
le passage du sang de laorte vers le ventricule gauche du cur
(photo ci-dessous) mesure le diamètre de son jet (appelé « vena contracta », paramètre très important d’évaluation de l’importance de la fuite) et son extension
dans le ventricule gauche.
Visualisation
dune fuite du sang (en couleur) de laorte vers le ventricule
gauche, daprès la réalisation dune échographie
du cur par voie trans-oesophagienne. Normalement, il nexiste
aucune fuite de laorte vers le ventricule gauche.
6 - La mesure exacte des
paramètres cardiaques est parfois indispensable (mais de plus en
plus rare) : étude hémodynamique et angiographique
Afin de visualiser au mieux
la fuite aortique et ses conséquences, il est nécessaire
de réaliser un examen radiologique dont le principe est dinjecter
directement dans laorte un produit radiologique faisant apparaître
un contraste visible sur une radiographie. De plus, les pressions des
différentes cavités du cur seront enregistrées.
Cet examen n'est pas toujours
réalisé uniquement pour
observer la fuite aortique et la mesurer car les données d'échographies
Doppler sont souvent beaucoup plus précises que les données
angiographiques. En revanche, cet examen est extrêmement intéressant
dans le cadre du bilan préopératoire de l'insuffisance
aortique, car il permet de visualiser les artères du cœur,
ce qui imposera, peut-être, la réalisation d'un pontage
aorto-coronaire dans le même temps que le remplacement valvulaire
aortique.
Cet examen nécessite
de ponctionner une artère dun membre afin de pouvoir
introduire un tuyau par lequel sera injecté un produit opaque
aux rayons X, directement dans les artères coronaires. Il est
généralement
indolore, dure de 15 à 20 minutes et son résultat est
immédiat.
Les risques sont relativement
rares, de lordre de 3 à 5 complications pour 1000 examens
réalisés, et correspondent à un infarctus du myocarde
massif, à des accidents vasculaires cérébraux, et
à des embolies dans les membres.
- Description de la technique
Afin dinjecter ce produit
dans laorte, il est impératif dintroduire un tuyau
creux jusquà son origine, cest-à-dire pratiquement
au niveau du cur.
Ainsi, ce tuyau est introduit
par une artère, puis chemine dans le réseau artériel
jusquà laorte.
- Mise en place de lintroducteur
La première étape
de ce travail consiste, après anesthésie locale, à
ponctionner une artère dun membre de manière à
mettre en place un tuyau de gros calibre qui constitue en fait un introducteur.
Lartère située
au pli de laine, lartère fémorale, est souvent
choisie pour réaliser cet examen.
Parfois, lartère
radiale (artère du bras) peut être utilisée.
Lintroducteur
est mis en place dans lartère du pli de laine (artère
fémorale).
- Passage du tuyau par lintroducteur
Une fois lintroducteur
mis en place dans lartère (geste généralement
indolore), le tuyau qui va servir à injecter le produit de contraste
radiologique est introduit dans lartère, puis acheminée
dans laorte.
Le produit de contraste radiologique
est alors injecté dans laorte puis le ventricule gauche.
- Conditions dexamen
Le cardiologue sassure
que son patient nest pas allergique à liode en particuliers
car, dans ce cas, il devra lui administrer des médicaments anti-allergiques
tels que les corticoïdes.
Des médicaments contre
langoisse sont très souvent administrés juste avant
la réalisation de la coronarographie, le malade est à jeun
et les traitements anti-coagulants sont parfois arrêtés.
Lors de la réalisation
de langiographie, le malade est nu, en position allongée
sur le dos.Langiographie est inutile sauf dans des cas particuliers:
* Quand existent des discordances
entre les données cliniques et échographiques, l'angiographie
permet la classification de l'insuffisance aortique en 4 grades ;
* L'aortographie apporte des
renseignements sur l'aorte dans le but de savoir si le remplacement valvulaire
doit ou non associer un geste sur l'aorte ascendante ;
* L'angiographie ventriculaire
gauche est utile dans l'insuffisance aortique volumineuse en montrant
une fatigue du cur ;
* Enfin, la coronarographie
est souhaitable en cas d'angor ou de facteurs de risque cardiovasculaire
importants (voir la question sur linfarctus du myocarde).
COMPLICATIONS
Elles sont dues à l'atteinte
possible du muscle cur qui est surchargé de sang, pouvant
provoquer des douleurs dans la poitrine (à type d'angine de poitrine)
et un essoufflement du fait d'un engorgement de sang des vaisseaux du
poumon (apparition possible d'un oedème pulmonaire). Dans de rares
cas, des pertes de connaissance peuvent être observées.
Enfin, les lésions
préalablement présentes sur les valves aortiques peuvent
faciliter le développement d'un germe présent dans
le sang, formant ainsi une végétation au niveau de
la valve, responsable d'une endocardite
infectieuse.
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