Les
maladies cardio-vasculaires
LINFARCTUS
DU MYOCARDE
Définition
Quelques
explications
Les
symptomes
Comment
faire le diagnostic?
Diagnostic
de gravité et pronostic, les causes
Evolution
et complications
Traitement
médical
La
coronarographie
Traitement
par angioplastie
Traitement
chirurgical
Surveillance
et Conclusion
LE
TRAITEMENT CHIRURGICAL : Le pontage aorto-coronarien
La deuxième possibilité
pour apporter à nouveau du sang et de loxygène au
muscle du cur est de réaliser une dérivation du flux
sanguin, qui passera ainsi au-dessus de lartère bouchée.
Le pontage est réalisé
dans plusieurs conditions :
- Soit les lésions
des artères du cur sont trop nombreuses, et/ou inaccessibles
à une revascularisation par angioplastie,
- Soit il existe une obstruction
de lorigine de lartère coronaire gauche (tronc coronaire
gauche), menaçant alors un territoire cardiaque de surface importante.
1 - Principes du pontage
Des vaisseaux sanguins vont
donc être mis en place pour apporter du sang à lartère
coronaire malade, en aval de la zone bouchée. Ces vaisseaux doivent
bien sur être indemmes de toutes lésions et en très
bon
état.
2 - Les vaisseaux utilisés
pour faire les pontages
Ces vaisseaux ne sont naturellement
pas présents autour du cur et devront donc être transplantés.
a- Les veines
Une veine peut être
utilisée. Elle sera raccordée à laorte dune
part, et à lartère coronaire malade dautre part,
de façon à réaliser le "pont" entre laorte
et lartère coronaire malade. Cette veine est prélevée
par le chirurgien au niveau de la jambe au début de lintervention
et il sagit dans la plupart des cas de la veine saphène interne.
Bien sûr, cette veine
doit être présente et en bon état avant lintervention,
ce qui suppose que le malade nait pas subit dintervention
chirurgicale de ses veines avant. Pour la réalisation de pontages
plus compliqués, le chirurgien pourra prélever les veines
des 2 côtés.
Description
d'un pont veineux entre laorte et les artères du cur
(artères coronaires).
b- Les artères
Lautre possibilité
pour le chirurgien est de prendre une artère qui se situe dans
le thorax et qui nest pas indispensable pour lirrigation en
sang des tissus. Lartère généralement intéressée
est lartère mammaire interne, qui apporte du sang au muscle
pectoral et mammaire.
Cette artère est sectionnée
à son extrémité distale, puis raccordée à
lartère coronaire qui est malade.
Dans certains cas beaucoup
plus rare, le chirurgien peut réaliser le pontage à laide
dune artère radiale (artère prélevée
sur la face antérieure du bras), ou encore dune artère
gastro-épiploique (artère de lestomac) ou épigastrique.
3 - Description de lintervention
chirurgicale
Depuis quelques années,
les progrès de limagerie médicale et en particulier
les techniques de vidéoscopie, permettent de réaliser
des pontages aorto-coronaires sans avoir à ouvrir le thorax
(cas néanmoins relativement rares).
Néanmoins, ces techniques
sont pour le moment réservées à des cas bien particuliers,
et le chirurgien doit encore réaliser une ouverture de la cage
thoracique, de manière à être au contact direct du
cur et de ses artères.
a- Le pontage coronarien
classique, par ouverture de la cage thoracique
Cette intervention nécessite
une grande précision de la part du chirurgien mais dépend énormément
de léquipe chirurgicale et du nombre de pontages à
réaliser.
Dans un premier temps, le
chirurgien réalise le prélèvement de la veine
ou des veines au niveau de la jambe, principalement la veine saphène
interne. Cette veine est prélevée depuis la cheville jusquen
dessous du genou, sur la face interne.
Sil désire réaliser
un pontage avec une artère, il dissèque lartère
mammaire interne (très proche du sternum) et la sectionne à
sa portion terminale (celle qui normalement apporte le sang au muscle mammaire).
Toutes les petites artères collatérales sont bouchées
à laide de fils de manière à ce que le sang
ne se dirige plus que vers lartère du cur (artère coronaire).
Puis, il désamorce
le cur et réalise ainsi une circulation extra-corporelle :
laorte est déconnectée du cur et branchée
sur une machine qui assure la fonction du cur. Cette machine récupère
également le sang en provenance des veines, puis loxygène
avant de le réinjecter dans laorte.
Cette technique permet darrêter
le cur de façon à ce que le chirurgien puisse réaliser
les pontages dans de bonnes conditions. Il réalise également
une protection du muscle cardiaque en injectant du sang froid ou du sang
chaud (selon les équipes cette procédure est appelée
cardioplégie), dans les veines du cur.
Une fois la veine prélevée,
et/ou lartère mammaire interne dénudée,
la circulation extra-corporelle mise en place et le cur arrêté,
le chirurgien pourra débuter la réalisation des pontages.
Ainsi, il effectue une perforation
délicate de lartère coronaire malade, de manière
à réaliser un trou, en aval de lobstacle, dans lequel
le vaisseau "ponté" viendra se placer. Cette phase est
très délicate car elle est le gage dun pontage de
qualité.
Puis, les ponts veineux et/ou
artériels sont branchés dans les trous ainsi réalisés,
et fixés à laide de fils.
La phase finale de lintervention
consiste à réchauffer ou refroidir le cur pour quil
redémarre, puis à débrancher la circulation extra-corporelle.
Une surveillance simpose
par la suite dans une unité de réanimation chirurgicale
cardiologique, durant quelques heures.
b- Intervention par vidéoscopie
Ce type dintervention
est plutôt réservé à la réalisation
dun pontage sur une artère du cur, avec lartère
mammaire interne. Certaines équipes ont tenté des pontages
veineux qui se sont avérés de mauvaise qualité.
Ses énormes avantages
sont déviter louverture du thorax (thoracotomie), la
circulation extra-corporelle, et larrêt du cur. Cependant,
son principal inconvénient est de ne pas disposer dune vision
très large du champ opératoire et de ne pas pouvoir observer
un saignement qui aurait lieu en dehors du champ de vision.
Ainsi, le chirurgien réalise
une incision sur le coté gauche du thorax, introduit sa caméra
et réalise la dissection de lartère mammaire interne.
Il pratique les sutures de cette artère régulièrement
de manière à ce que les saignements soient les plus faibles
possibles. Puis, il coupe lartère à son extrémité
et la suture de manière temporaire.
Lautre étape
consiste à réaliser un trou dans lartère coronaire
malade, en aval de la zone bouchée, de manière à
ce que le pontage de lartère mammaire puisse être réalisé.
Enfin, lartère mammaire est fixée sur lartère
coronaire malade à laide de fils de suture et à cur
battant, ce qui nécessite une très grande expérience.
4 - Résultats à
long terme et contrôle de la perméabilité des pontages
Durée de vie des
pontages
Les pontages veineux ont
en règle générale une durée de vie inférieure
à celle des pontages artériels. En moyenne, cette durée
de vie se situe entre 7 et 10 ans, puis le pontage se bouche
parfois
soit totalement
soit de façon partielle. Cette durée de vie des pontages
est très variable d'une personne à l'autre et peut être
de plus de 20 ans. Il est clair que les pontages artériels ont
une durée de vie beaucoup plus importante que les pontages veineux. Les
symptômes de langine de
poitrine ou ceux de linfarctus peuvent alors apparaître à
nouveau.
Mais, lorsque le pontage fonctionne
bien, le patient est totalement soulagé et ne ressent absolument
plus ces symptômes.
Les pontages artériels
sont réputés pour être de meilleure qualité
et leur durée de vie dépassent souvent les 10 ans. Certains
pontages artériels ont en effet plus de 25 ans.
Contrôle des pontages
En cas de récidive
des douleurs dangine de poitrine, un contrôle de la perméabilité
des pontages simpose. Une nouvelle coronarographie sera alors réalisée,
couplée au contrôle des pontages. Le médecin réalisant
la coronarographie devra alors connaître parfaitement le montage
chirurgical des pontages de manière à pouvoir injecter
un produit de contraste dans ces pontages pour bien les visualiser.
Ce n'est pas toujours aisé car parfois les ponts se situent
dans des régions anatomiques difficilement accessibles par la
sonde de coronarographie.
En cas dobstruction
dun pontage, il nest pas possible pour le cardiologue de réaliser
une angioplastie, cest-à-dire une dilatation du pontage au
niveau de la plaque dathérome.
Une nouvelle intervention
peut dans certains cas (rares) être proposée, ce qui
n'est jamais évident pour le chirurgien cardiaque car la première
intervention génère une importante fibrose au niveau
du thorax et gêne considérablement la pratique d'une
deuxième intervention.
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